Le Sharingan du Communicant
Il y a quelques mois, je prenais plaisir à animer « Le Sharingan du communicant ». J’ai saisi cette tribune pour inviter les participants, communicants et graphistes pour la plupart, à développer différentes aptitudes leur permettant de percevoir ou encore de prendre conscience de ce qui parfois peut être anodin, simple, basique, mais qui généralement passe sous nos yeux.
Si je vous demande par exemple de combien de boutons est composée la chemise que vous portez actuellement, combien de poches comporte votre pantalon, quelles couleurs composent votre habit ou encore combien de mots y sont inscrits (encore faut-il déjà savoir ce qui est écrit), nombreuses sont les personnes qui éprouveront beaucoup de difficultés à répondre avec précision. Cet état est tout simplement le produit de ce que je qualifie de léthargie continue, de sommeil perpétuel ou encore de « somnambulisme éveillé ». Une habitude que le Sharingan peut aider à corriger, heureusement !
Du manga Naruto, Sharingan est un œil spécial qui octroie à son utilisateur des habiletés telles la capacité à anticiper, à deviner les techniques de l’ennemi, à savoir ce qu’il se passe autour de soi en temps réel, etc. Pour le communicant, il ne s’agit pas d’avoir un œil spécial mais plutôt de développer un état d’esprit, un comportement, d’adopter une nouvelle habitude qui lui permettra de savoir à chaque moment ce qu’il se passe dans son entourage en termes de pratiques communicationnelles. Au-delà de cette veille à faire dans son domaine, le communicant devra travailler à voir et à lire la communication dans l’instant T et en fonction du milieu dans lequel il se trouve. Il est donc question de respirer communication et vivre communication. Le communicant à une fête doit pouvoir observer la décoration des chaises et voir si les couleurs utilisées sont en harmonie avec les rideaux de la fenêtre ou les couverts par exemple, tout en faisant si possible une comparaison rapide avec une campagne pub à laquelle les mêmes couleurs pourraient renvoyer. Aucun voyage ne doit être ennuyeux pour un communicant dans la mesure où chaque instant du voyage est une occasion de lire et de vivre la communication. Tous les visuels dont regorge un aéroport, une gare, les enseignes, les affiches de campagnes publicitaires, sont juste un gymnase intellectuel pour le communicant et ce dernier se doit de transformer ces moments que certains pourraient ennuyeux, en de purs instants de pratique de leur métier. Pendant que les usagers de la route voient les panneaux publicitaires défiler sous leurs yeux, le communicant lui, doit pouvoir converser avec lui-même en analysant, critiquant et comparant ces affiches.
Vous l’avez compris, les exemples sont légions. Je vous laisse sur ces mots et vous invite à développer encore plus votre Sharingan en cette nouvelle année.