Le communicant face à l’urgence climatique
Rien ne nous laisse croire que nous avons encore du temps. Tout est alarmant et l’urgence se fait de plus en plus ressentir. Tout le monde en parle ! Les chiffres que communiquent les organisations et institutions internationales nous font réaliser que les efforts fournis ne suffisent pas. L’urgence climatique concerne chaque partie, chaque région, chaque pays et encore plus, chaque individu.
La question climatique est plus que jamais inscrite au cœur des préoccupations des organismes internationaux et les États et gouvernements intègrent de plus en plus dans leur politique, les stratégies de lutte contre la dégradation climatique sur tous ses plans. Pour y arriver, des rencontres rassemblant des décideurs sont organisées et visent à dégager des accords contraignants. Que ce soit la Conférence des Parties sur le changement climatique ou celle sur la désertification, ces rendez-vous sont de véritables tribunes où les grandes orientations climatiques sont décidées ou revisitées pour la survie de toutes et de tous.
Pour l’heure, l’action politique n’est malheureusement pas encore à la hauteur des préconisations de la science visant la limitation de la hausse des températures à 1,5 °C. Opérationnaliser les orientations climatiques au niveau individuel est désormais un impératif.
Fortement concerné par cette urgence, le communicant doit lui aussi opérationnaliser les orientations climatiques en surveillant ses habitudes lors de l’utilisation des technologies numériques par exemple. Élément central dans la production, la gestion et la diffusion de l’information aussi bien en interne qu’en externe, le communicant doit adopter des comportements numériquement sobres afin d’accompagner durablement et de façon responsable la digitalisation de son entreprise. La sobriété numérique est donc pour le communicant, un moyen de lutter contre la dégradation climatique.
3 pratiques de sobriété numérique que le communicant doit adopter :
1- Privilégier les outils collaboratifs
Selon l’expert britannique Mike Berners-Lee, un courriel avec une pièce jointe d’1 Mo a un impact énergétique de 25 W/h, soit l’équivalent de deux heures d’usage d’ampoule basse consommation. Le moindre mail émet 4g d’équivalent en CO2 (fonctionnement + fabrication de l’ordinateur et des serveurs). Un courriel avec une pièce volumineuse peut atteindre 50g. C’est dire à quel point nous contribuons à polluer l’environnement de par nos échanges électroniques. Pour le communicant, il s’agit de faire des choix de sorte à ne pas contribuer à cette pollution ou au pire, à y contribuer mais très faiblement. Parmi les solutions qui s’offrent à lui, notons l’utilisation des outils collaboratifs qui offrent à l’utilisateur une intéressante interface d’échanges interactifs. L’envoi de 20 courriels (envois + réponses) peut être simplifié par l’utilisation d’un google doc partagé par exemple, document auquel tous les comptes peuvent participer simultanément, ce qui permet de gagner considérablement en temps. Attention par contre à nettoyer l’historique en supprimant les anciennes versions.
2- Supprimer mensuellement ses pourriels (spams)
On y fait pratiquement plus attention et pourtant, ils s’entassent quotidiennement et alourdissent notre boîte. Selon le rapport de McAfee sur « l’empreinte carbone des spams », sur un an, les spams émettent autant que trois millions de voitures qui utiliseraient plus de 7,5 milliards de litres d’essence.
3- Lancer ses requêtes de recherche sur téléphone et non sur ordinateur
Sur un ordinateur fixe, une recherche d’une minute sur internet coûterait 100 W alors que sur un ordinateur portable, le coût est de 20 W, de quelques W sur une tablette et encore moins sur un téléphone.
Le changement que nous espérons tous voir s’opérer afin d’éviter le pire en matière de changement climatique doit être la somme des changements que nous opérons chacun à son niveau. L’urgence n’est plus aux mots mais bien à l’acte et au changement des comportements.